Patiente de 28 ans.
Inflammation gingivale et dépôts sont visibles.
2 mois après surfaçage.
La rétraction de la gencive témoigne de la perte osseuse.
La situation est stabilisée,sous réserve entre autre, d’un contrôle de plaque adapté.
Elles le sont lorsqu’elles saignent au brossage, quand elles sont rouges, se décollent des dents ou se rétractent. Quelques abcès avec du pus peuvent apparaître. Les dents sont mobiles et s’écartent, il y a une mauvaise haleine.
Toutes ces manifestations signent une atteinte de la gencive, et bien souvent une atteinte de l’os sous jacent (le « déchaussement »). Il faut noter que ces symptômes peuvent être légers, progressifs, et souvent ils passent inaperçus parce qu’ils sont indolores, du moins au début. Ils peuvent affecter tous les individus, quel que soit leur âge, d’une manière localisée ou généralisée, et selon une progression lente ou plus agressive. On estime que 90% de la population à un problème de gencive, et 15 à 20% des répercutions sévères sur le support osseux conduisant à terme à la perte des dents en l’absence de traitement.
Majoritairement, c’est une cause microbienne. Les bactéries de la plaque dentaire s’accumulent en permanence sur les dents, et en particulier dans les espaces où elles sont plus difficilement délogées, c’est-à-dire entre les dents et sous la gencive. Si le brossage est insuffisant ou inefficace, les bactéries vont rapidement se multiplier, s’organiser et dès lors elles peuvent devenir dangereuses.
Sous l’effet de la salive, la plaque va se calcifier et donner du tartre à la périphérie duquel l’accumulation de plaque sera d’autant plus facile. La gencive va s’enflammer, gonfler et se décoller des dents en formant des poches dans lesquelles les espèces bactériennes trouveront des conditions idéales pour leur survie.
Le facteur déclenchant est bactérien, mais les effets sont variables selon les patients. Certains sont beaucoup plus prédisposés et, chez eux, la répercussion sur le support osseux est bien plus importante. On retrouve parmi les facteurs de risque, le contexte génétique, le stress et en particulier la consommation de tabac ou des problèmes médicaux comme un diabète non équilibré. A classer parmi les patients à surveiller ceux qui ont eu des épisodes de gingivite précoce et ceux qui ont un très faible taux de carie.
En effet, et la nocivité peut par exemple s’observer au niveau cardio-vasculaire sur des patients fragiles (malformation cardiaque, prothèse valvulaire) ou atteint d’arthérosclérose. Les bactéries parodontales – le parodonte est principalement représenté par la gencive et l’os support des dents – peuvent aussi aggraver un diabète, surtout s’il n’est pas équilibré, ou un état de déficience immunitaire. Elles peuvent être aussi source d’une infection post-opératoire après une intervention chirurgicale (osseuse, cardiaque…), et chez la femme enceinte, source de naissance prématurée.
En premier lieu, il faut réduire l’inflammation en contrôlant la plaque dentaire. Il est indispensable que le brossage soit efficace et régulier. La technique doit être adaptée à votre situation. En l’absence d’un bon contrôle de plaque, aucun traitement ne peut réussir. Des antiseptiques locaux en bain de bouche peuvent améliorer la situation, mais ils sont quasiment inefficaces s’ils ne sont pas associés à un brossage adapté.
Des séances de détartrage et/ou surfaçage pour éliminer le tartre qui adhère à l’émail ou aux racines sont ensuite proposées, avec ou sans anesthésie locale. Dans certains cas, une prescription d’antibiotiques est nécessaire en association avec le traitement local. De même, il est parfois indiqué de compléter le surfaçage par une intervention chirurgicale qui permet d’accéder plus complètement sur les surfaces des racines afin de les nettoyer sous vision directe. Il s’agit là d’une intervention dite sous lambeau qui permet aussi de remodeler le volume osseux et quelquefois d’obtenir un gain osseux.
Une fois l’inflammation contrôlée, la gencive va très vite retrouver un état de santé superficiel. De fait, les poches vont se réduire tout comme l’hyperhémie, et la gencive va se rapprocher du support osseux. Si celui-ci s’est en partie résorbé à la suite de l’agression bactérienne, les racines dentaires ne seront plus totalement recouvertes par la gencive, et en particulier les espaces inter-dentaires, donnant l’impression que le phénomène s’est aggravé. Bien souvent y est associé une sensibilité passagère des dents au froid et au chaud, d’autant plus importante que le changement de position de la gencive a été rapide, comme on peut l’observer après une grosse inflammation ou un lambeau.
La rétraction des gencives après traitement traduit un assainissement de la situation qui va permettre d’éviter une nouvelle progression de la maladie. Les problèmes esthétiques qui peuvent être engendrés par des dents plus longues ou des trous noirs inter-incisifs apparaissant lors du sourire en fonction de la position des lèvres pourront être résolus par de la dentisterie restauratrice.
Si le traitement a pu être mené complètement, vous pourrez stabiliser la situation, mais vous n’aurez jamais une guérison définitive. Il n’est pas possible de faire repousser l’os et la gencive sur les racines déchaussées, à l’exception de quelques situations particulières.
Pour maintenir l’état de santé gingival obtenu, il faudra contrôler en permanence l’accumulation de plaque dentaire. Il est primordial de ne pas baisser la garde sur le plan de l’hygiène bucco-dentaire, et selon votre prédisposition, de compléter vos efforts par une maintenance professionnelle à une fréquence de une à quatre séances annuelles, voire plus.
Patiente de 48 ans. Inflammation gingivale importante.*
6 semaines après un brossage adapté.
Après surfaçage. Des manœuvres complémentaires sont nécessaires.
Patiente de 22 ans.
Inflammation gingivale généralisée, nombreux dépôts, mobilité des incisives supérieures.
8 mois après surfaçage et orthodontie.
A terme, les 2 incisives centrales supérieures devront être remplacées par 2 implants.
A noter l’amélioration notable du contrôle de plaque.